Us et coutumes
Quant à l’hiver de 1879-1880, il est trop récent pour (en) avoir oublié l’extrême rigueur et ses effets désastreux. Comme en 1829, un grand nombre d’arbres des vergers et de la forêt ont été détruits, la vigne a beaucoup souffert et n’a presque rien produit. En 1880, la rivière a été gelée de large en large, les gens de BELLEVILLE ont pu la traverser à pied sec pendant quelque temps et s’y livrer en toute sécurité au plaisir du patinage.
Il y a à peine 40 ans, des habitants de BELLEVILLE, des pères de famille, allaient chaque semaine
à NANCY en été et en automne, portant sur des hottes, les fruits de leurs arbres. Ils ne dépensaient ps cinquante centimes dans leur voyage qui comptait 34 km, aller et retour. Aujourd’hui, on délaisse la hotte, on loue ou on prend une voiture pour conduire au marché ses fruits et ses légumes, on dîne à l’hôtel, on s’amuse un brin au café, puis on s’en retourne tranquillement au logis et si l’on remet peu d’argent à sa femme en rentrant, c’est la République qui en est la cause, alors toute la maison crie bravo !